Droit de vote des étrangers : un totem ?

Communiqué LDH

En déclarant devant les étudiants de Sciences Po que le droit de vote des étrangers aux élections locales n’est pas « une priorité », le Premier ministre n’a surpris personne, tant son opposition à la promesse électorale de François Hollande et de François Mitterrand est connue. Pour lui, la France doit rester un des seuls pays d’Europe à refuser ce droit à une partie de la population qui réside sur son sol. Peut-être même doit-il, dans sa conception du « vivre ensemble », être le dernier !

En qualifiant cette mesure de « totem », Manuel Valls a mis à juste titre le doigt sur la valeur symbolique de ce vote. Pour ces centaines de milliers d’hommes et de femmes qui vivent depuis des années sur le territoire français, il est effectivement symbolique de leur reconnaître le droit de s’exprimer quant à la gestion de la commune où ils vivent, où ils paient des impôts, dans un pays dont ils ont contribué à accroître la richesse. A travers l’octroi du droit de vote aux étrangers, c’est une mesure essentielle pour la démocratie qui est en jeu.

Mais la mesure va bien au-delà du symbole. Octroyer le droit de vote aux étrangers, c’est aussi prendre en compte la réalité des discriminations et des fractures qui gangrènent notre société et auxquelles il convient de remédier autrement que par des incantations à la devise républicaine, aussi récurrentes que contredites par la réalité.

 

Paris, le 4 novembre 2015

 

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